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Le siège des exilées tome 1
Synopsis
Quelque part, en Asie, dans le futur…
Depuis plusieurs années, il ne naît presque plus d’hommes. Ces derniers sont souvent réduits à leur rôle de partenaire reproducteur. La société s’est construite autour d’un système matriarcal. Ni guerres ni conflits ne viennent perturber le quotidien et l’équilibre. Mais certaines ont décidé de fuir la ville. Elles se sont installées à l’extérieur, dans un bidonville. C’est là que demeure Sanada. Cette dernière possède un secret... un secret qui pourrait bien attiser la convoitise de ses congénères.
InformationsExtrait : www
Titre Original : マンダリン・ジプシーキャットの籠城 / Mandarin Gypsy Cat no Rôjô
Titre : Le siège des exilées
Auteur : Torikai Akane
Type : Josei
Éditeur vf : Akata
Nombre de tomes : 1 (VF) / 2 (VO)
Disponible en version numériqueReview
Une des séries que j'attendais avec la plus grande impatience le mois dernier. Je vous en avais parlé dans mon article sur les licences à ne pas rater en février, et j'étais tellement loin de ce que j'avais imaginé sur l'histoire. Le siège des exilées est une très belle découverte et je suis très curieuse de découvrir les autres œuvres de l'auteure sorties chez Akata, En Proie au Silence et You've Gotta Love Song. Je ne suis pas une grande amatrice du genre science-fiction que ce soit à lire ou à regarder, mais cette lecture m'en a fait douter. J'ai pris du plaisir à découvrir ce manga et j'ai hâte de lire la suite et fin dans le tome 2.
Une histoire apocalyptique
Contexte de contre-utopie
Notre histoire se déroule dans un monde futuriste très sombre. Je m'explique. Le monde décrit dans ce récit n'est pas celui que l'on connaît actuellement. En effet, nous sommes dans une société matriarcale, c'est-à-dire que les femmes dominent, et où les hommes se font rares et sont très convoités. Ils sont presque à l'extinction du fait de leur inutilité, mais ils gardent un certain rôle en ce qui concerne la reproduction.
L'auteure dépeint dans son œuvre, une dystopie. Mais qu'est-ce que c'est ? Cela peut décrire deux situations assez similaires. La première, c'est un récit fictif qui décrit une société imaginaire organisée de façon à ce qu'il soit impossible d'être heureux. La seconde, c'est simplement un récit utopique qui tourne au cauchemar et devient alors une dystopie. Dans le cas de cette histoire, je pense que Le siège des exilées est une représentation de ce deuxième cas de figure, malgré le fait qu'on ne sache pas vraiment ce qui s'est passé pour en arriver là. L'auteure garde le suspense pour le tome suivant, mais elle en dit suffisamment pour que je l'interprète ainsi.
Le manga décrit une société où les femmes sont de moins en moins fertiles, des hommes de plus en plus rares où ceux et celles qui sont alors capables de donner la vie sont chassés et vendus. En effet, la société a beaucoup évolué et elle est désormais capable de contrôler les naissances. De ce fait, c'est un réel business qui s'est construit au fur et à mesure des années. C'est pourquoi il est très dangereux pour les dirigeants de cette société de laisser en liberté des êtres fertiles comme Sanada et Reihô, les protagonistes principaux.
Une histoire bien ou mauvaise ?
Vous vous doutez déjà qu'effectivement, comme dit précédemment, j'ai beaucoup aimé l'histoire. J'ai eu du mal au début parce que l'auteure nous présente beaucoup de personnages en très peu de temps, mais lorsqu'on est dans la lecture, il est difficile de décrocher. C'est tellement originale, on ne peut pas prédire ce que va se passer, chaque chapitre est une nouvelle surprise. Torikai Akane maîtrise son sujet et ne laisse pas son lecteur indifférent en abordant des thèmes plutôt sombres.
Au fur et à mesure de la lecture, la dystopie apparaît aux lecteurs. En effet, le premier volume se concentre beaucoup sur la présentation des personnages, du passé plus ou moins commun des personnages principaux et leur vie dans les bidonvilles, pour ensuite laisser place à la dure réalité et à ce qui se passe dans la ville. Tout est une question de pouvoir et d'argent. L'auteure nous pousse à nous interroger et il y a encore tellement de questions qui restent sans réponse. Ce que j'attends, c'est l'explication de comment notre société est-elle devenue une société matriarcale ?
Pourtant, malgré l'histoire sérieuse et mature que nous offre la mangaka, certains passages sont comiques. Je pense notamment à la question "essentielle" que se posent les demoiselles, c'est-à-dire, qu'est-ce que les hommes ont et que les femmes n'ont pas ? Au début, c'est assez étrange, mais il y a une sorte de comique de répétition qui fait que ça fonctionne chez moi. De plus, cela concorde parfaitement avec le contexte de l'extinction progressive des hommes.
Les personnages
Pour une histoire en deux tomes, je trouve qu'il y a beaucoup de personnages. Rien qu'avec ce premier volume, l'auteure nous en présente au moins neuf. Nous avons tout d'abord nos personnages principaux qui sont au cœur du récit, Sanada et Reihô. Ces deux-là sont très intéressants du fait qu'ils sont entourés de mystères. En effet, pourquoi sont-ils fertiles ? Comment sont-ils arrivés-là ?
On en apprend un peu sur le passé de notre héroïne à travers des flashbacks, ce que j'ai beaucoup apprécié puisque cela permet de mieux la comprendre, dans un certains sens. Effectivement, elle est très prudente, n'est pas très expressive, mais malgré ça, elle reste un personnage touchant. Sanada est curieuse du monde et elle se pose les mêmes questions que le lecteur, ce qui en fait une protagoniste attachante.
Cependant, que ce soit elle, ou Reihô, ils sont tous les deux très renfermés et ne se dévoilent pas aux autres. Pourtant, j'ai bien comme l'impression qu'à partir du moment où ils rencontrent Ejima, les jumelles et Jun, ils commencent à changer, notamment Sanada. L'histoire est assez courte, mais j'aimerais voir l'évolution de nos héros.
Hormis nos 6 six compères des bidonvilles, l'auteure nous présente quelques personnages de la ville. Parmi eux, deux ont retenu mon attention. Mirai, une jeune collégienne très curieuse et qui se pose mille et une questions sur le monde et sur le sens de son existence. Je n'ai pas compris pourquoi Torikai Akane s'attardait sur elle, mais j'ai hâte de le découvrir. L'autre personnage semble être l'antagoniste de l'histoire, Sanzô.
Des dessins entre manga et réalité
Les dessins de l'œuvre sont vraiment très beaux. J'aime beaucoup le style graphique de Torikai Akane. Cependant, les yeux ne sont pas très expressifs pour décoder les sentiments des personnages, mais l'auteure à trouver comment parer à ce problème. Elle a su jouer avec le visage des protagonistes en ajoutant des détails comme un rougissement par exemple. L'auteure a vraiment un trait particulier qui ne ressemble à aucun autres artistes. D'ailleurs, ses dessins correspondent parfaitement à l'ambiance de ce récit et accentuent le côté matures de l'histoire.
Conclusion
Le deuxième et dernier tome sera décisif, mais je ne pense pas changer d'avis pour autant. Le siège des exilées est une histoire intéressante qui nous tient en haleine tout au long de notre lecture. Entre une histoire bien ficelée, des personnages attachants et des dessins de qualité, Torikai Akane nous propose une œuvre qui vaut le détoure.
Tags : Manga, Avis, Critique, Review, Josei, Le siège des exilées, tome 1
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