Black Clover est l'un des shōnens de la "deuxième génération" dans le sens où il a fait ses débuts aux environs de la fin de certains grands phénomènes du genre. Et c'est d'ailleurs après la fin des aventures de Fairy Tail que l'on m’a conseillé ce shōnen qui a connu une grande vague de popularité dès sa sortie. Je me suis lancée dans le manga et j'ai eu beaucoup de mal au début, je n'ai pas tout de suite accroché et après 40 chapitres, j'ai abandonné. Puis, j'ai voulu reprendre depuis le début avec la sortie de l'anime en 2017. Malgré quelques points qui me gênaient et que j'ai retrouvé dans l'anime, mon avis a vraiment changé avec l'anime.

Une histoire déjà-vu ?

Comme dit précédemment, je n'ai pas été tout de suite intéressée par l'histoire. Elle n’est pas forcément inédite, mais elle innove sur certains points. Mais, je ne peux pas être très objective avec cet anime parce qu'il est de plus en plus difficiles de nos jours d'écrire une histoire totalement inédite. Du coup, oui, je n’ai pas pu m'empêcher de voir un peu d'autres shōnens dans l'intrigue. Ici, je pense notamment au tout début de l'histoire où nous avons un gamin qui n’a aucun talent, mais qui a quand même quelque chose d’exceptionnel et qui veut devenir Empereur-mage, malgré le fait que tout le monde se moque de lui. Mais après un démarrage un peu bancal sur les bords, l'anime prend son envole pour trouver sa propre identité. L'auteur nous propose un scénario vraiment très innovant et intéressant.

Pour le coup, contrairement à Demon Slayer qui est, à mon sens, une sorte de dark shonen, ici, c'est tout le contraire. C'est un anime qui peut convenir à toute la famille même si au fur et à mesure de l'histoire, cela devient un peu plus sérieux et mature. Effectivement, autant je n’avais pas apprécié comment Fairy Tail poursuivait son intrigue "enfantine" autant avec Black Clover, j'ai bien l'impression que l'auteur fait en sorte que son public et son histoire évolue en même temps. Après on ne peut pas refaire totalement un genre, de ce fait, on retrouve encore ici, le fameux pouvoir de l'amitié qui sauve tout le monde. Mais c'est à la fois très plaisant, Yuki Tabata a su doser la chose pour ne pas en faire quelque chose de niais, mais un stimulant pour nos personnages. D'ailleurs, j'aime beaucoup les relations des uns et des autres, il y a une certaine morale qui se dégage des discours de chacun.

Des personnages variés et nombreux

Comme tout bon shōnen qui se respecte, nous retrouvons un certain catalogue de personnages. Je ne pourrais pas tous les présenter, mais j'aime comme l'anime s'attarde plus ou moins sur chacun d'eux, notamment les recrus du Taureau Noir. Je sais que certains de ces épisodes sont des fillers, mais je trouve toujours intéressant de voir le développement des personnages principaux et secondaires. Effectivement, à chaque nouvel arc on en apprend un peu plus sur nos protagonistes, et ce, dès la première mission d'Asta et Noelle, où l'on nous révèle le passé de Magna, puis dans l’arc Exploration du Donjon c’est au tour de Luc, ensuite, c'est au tour de Gosh, etc. Dans les derniers épisodes de la saison 3, on a eu des épisodes entiers consacrés aux personnages du Taureau Noir. C'était des hors-série et même si cela a été plaisant à regarder, je dois avouer que j'étais beaucoup moins satisfaite. Surtout qu'en tant que public, j'étais plus à attendre le nouvel arc avec impatience qu'en apprendre plus sur la famille de Gordon. Mais cela permet de se sentir plus proche de ses personnages et ainsi vraiment se sentir dans l’histoire.

La variété dans les personnages permet à l'auteur de donner différentes personnalités à chacun d'eux. Et dans le même esprit que pour la guilde de Fairy Tail, le mélange donne un anime mouvementé, dynamique et comique. C’est vrai que toute la clique de la compagnie du Taureau Noir est complètement folle, même les plus sérieux d'entre eux. Je ne me suis jamais vraiment ennuyée en regardant Black Clover. D’ailleurs, petit aparté true story, j’ai montré à ma mère l’anime et elle a adoré, bien plus que Fullmetal Alchemist parce qu’elle trouve, dixit : “FMA il y a parfois trop d’épisodes tristes au moins Black Clover on rigole bien”. Voilà, c’est pas moi qui le dit.

Les protagonistes principaux

Asta est un personnage qui inspire vite la sympathie. L'auteur le dévoile comme un bon vivant qui rêve de devenir Empereur-mage, mais qui n'a pas l'étoffe de l'être puisqu'il n'a aucun pouvoir. Pour autant, il ne perd jamais espoir, il s'accroche et fait en sorte de palier son manque de pouvoir par sa force. On nous montre très vite que c'est quelqu'un sur qui on peut compter, qui a des valeurs. Il est le classique héros de shōnen, très gentil, mais un peu bête qui aime bien mangé. Le fait qu'il ne baisse pas les bras, rend le personnage attachant, même si au début son côté hystérique était clairement insupportable, on s'attache au personnage, au fur et à mesure de l'histoire.

A contrario, nous avons Yuno, l'ami d'enfance d'Asta. Il nous est vite présenté comme un mage très compétent et de puissants pouvoirs. L'histoire ne le suit pas en tant héros du shōnen, mais on le croisera plus d'une fois dans l'histoire. Il est assez froid et mystérieux, mais a beaucoup d'affection pour Asta qu'il n'hésitera pas à motiver ou à provoquer afin qu'il réagisse. C'est son rival puisque Yuno souhaite lui-aussi être Empereur-mage un jour. Au début, Yuno n'est pas très intéressant en tant que personnage, il le deviendra par la suite après avoir ouvert son cœur aux autres de sa compagnie. Les différents arcs amèneront ce personnage à être finalement attachant malgré qu'il lui soit difficile de décrocher un sourire.

Je pense que Noelle est aussi un personnage clé de l'histoire et mérite d'être un minimum présenté. C'est une princesse qui a beaucoup de mal à maitriser ses pouvoirs ce qui lui vaut d'être méprisée par sa famille. C'est un personnage que j'affectionne particulièrement du moins peut-être pas au début, mais plus tard quand on en saura plus sur sa famille. Elle se cache derrière des grands discours de princesse sûre d'elle et pas très gentille pour se protéger des autres. De plus, contrairement à certains shōnens, ici Noelle sert vraiment à quelque chose et est intéressante.

Les graphismes et la bande-son qui évoluent

Entre le début de l'anime et les saisons suivantes, il y a un immense faussée qui sépare les graphismes. Il en va de même avec la musique, notamment les openings. En effet, je trouve que plus les épisodes passent arrivant à la mi-saison 1, voire la fin de cette même saison, l'animation, les designs et la bande-son ont véritablement changé pour offrir aux spectateurs un animé de qualité. Même au niveau du doublage, le seiyū d'Asta s'améliore au fur et à mesure. De mon point de vue, après avoir passé plusieurs épisodes à souffrir des hurlements insensés de notre héros, désormais ces cris sont beaucoup moins dérangeants. Peut-être que je me suis habituée, mais honnêtement j'éprouve peu de plaisir à revoir les premiers épisodes de la série qui sont, selon moi, pas à la hauteur des épisodes les plus récents. Black Clover est un shōnen que j'apprécie beaucoup plus en version animée grâce au graphisme et à la musique qui me permettent de m'immerger complètement dans l'histoire.

C'est un anime que je recommande. Un début qui était peu prometteur, mais qui nous amène à un shōnen qui va devenir un incontournable du genre. J'ai été loin d'être déçue par Black Clover, bien au contraire, cet anime m'a surprise par son histoire et la qualité de l'anime mise à disposition au fur et à mesure des épisodes pour les graphismes et la bande-son. Le manga a un fil conducteur que l'auteur ne perd pas de vu et nous suivons la suite logique des aventures du Taureau Noir en compagnie de personnages attachants, drôle et déjantés. L'anime est en pause, mais j'ai hâte que la saison 5 soit annoncée et d'en apprendre plus sur le film qui a été annoncé en mars dernier.